Pour le début du déconfinement le street art reste… à l’intérieur. Mais dans ces grands lieux désaffectés, il y a des créations les plus exubérantes. Voici donc un petit tour de ces temples temporaires à visiter en ce moment un peu partout dans l’hexagone.
Depuis plus d’un an, les street artistes ont été obligés, comme tout le monde, à rester enfermés. Ces artistes qui d’habitude ne veulent que rester dehors en dessinant sur des façades immenses, ont dû s’adapter et créer dans des lieux clos. Résultat pour 2021, le street art se déroulera en intérieur.
Pendant le confinement, des projets se sont montés dans des lieux en transition, en proposant leurs murs à de nombreux artistes. Avant destruction ou réhabilitation, ils sont pour quelques mois des temples de fresques et de talents. Voici trois remarquables lieux, qui offrent une immersion totale dans ces créations.
Zoo Art Show, le parc d’attraction urbain
L’ancien siège social de Panzani, dessiné par l’architecte Tony Garnier, possède une architecture fascinante, et loge le lieu autoproclamé « plus grand musée éphémère de culture urbaine ». Pas moins de 150 street artistes ont couvert du sol au plafond les 3 étages du lieu immense de 4 500 mètres carrés, et il y aussi un terrain de basket, un ring, un skate park, et une scène de stand-up, qui peuvent donner régulièrement des performances.
Par emxple, Antoine Roblot a fait équipe avec le danseur champion B-Boy Lilou pour assurer le spectacle. Avec bar et resto, les dizaines de fresques XXL déclinent le concept de jungle urbaine. Beaucoup de nature, donc, dans diverses styles et techniques, mais aussi de beaux graffitis, avec un rez-de-chaussée notamment par Momies, et les 1UP dans l’escalier. Autres temps forts : un mur de Popay tout en noir et blanc, et une immense fresque aux accents asiatiques de Kalouf et son équipe.
Zoo Art Show, 4, rue Boileau, 69006, Lyon. Ouvert du mercredi au dimanche de 10 h à 20 h – Entrée : 10 €
Transition, le médiateur social
Dans le quartier des Platanes, à Abbeville, un HLM en attente de destruction a offert ses 24 appartements et ses cages d’escalier à soixante artistes. Yann Colignon l’instigateur du projet a dit, « pour faire de cette future destruction une réelle transition culturelle ». L’entrée est libre, ou au bon vouloir du visiteur ; et la grande façade signée Koga illumine tel un phare ce quartier qui désormais veut être vu.
L’important est ici de faire venir les visiteurs, sur 2 500 mètres carrés qui donne un bonne idée de la scène hexagonale actuelle. Parmi les incontournables, la collaboration entre Poes et Jober, ou Popay et Bault ; un skate park déglingué par JonOne ; une incroyable pièce miroir d’Astro; une grotte préhistorique d’Horor ; et un réussi bar entre BD et roman noir dessiné par Dante et Cannibal Letters. Sans oublier Scaf, mon chouchou, qui a dessiné ici sa meilleure anamorphose de l’année 2021.
Transition, espace éphémère. 1, rue des Tilleuls, 80100, Abbeville. Jusqu’au 29 août. Ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 20 h.
Dédale, le labyrinthe artistique
Dans un vieux bâtiment de la direction départementale de l’équipement, 3 000 mètres carrés attendent les gens pour une plongée puissante dans la créativité des artistes urbains. Dirigé par Laurent Sanchez, qui a méticuleusement choisi les artistes et les thèmes, le spectacles déroule sur trois étages, réunissant plus d’une centaine d’artistes de tut horizon, qui proposent des œuvres originales.
Le casting réunit artistes locaux, et des pionniers du graffiti français comme RCF1 ou Lokiss – dont la ville du futur est à ne pas rater. Des artistes, comme Lek & Sowat ; Katre; ou encore Grems. Et puis aussi des stress artistes qu’on voit moins, comme Fuzi dont la ligne claire peinte au cirage fait ici des merveilles. Les visites sont gratuites, et sur réservation.
Dédale, 8, rue du Commerce, 56000, Vannes. Ouvert tous les jours, matinales les mercredis et samedis.