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Les champignons peuvent « se parler » et avoir un vocabulaire de 50 « mots »

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Les champignons et autres variétés de champignons ont la capacité de communiquer électriquement au moyen de ce qu’on appelle le réseau de mycélium. De nouvelles découvertes mettent en lumière des distinctions entre les différentes espèces, qui semblent posséder leurs propres « langues » constituées de séquences d’impulsions électriques. Chaque « langue » est généralement composée d’environ 50 séquences, équivalant à des mots.

Tout comme les neurones dans notre cerveau interagissent en utilisant des fluctuations de potentiel électrique, il est intéressant de noter que « presque toutes les créatures dépourvues de système nerveux génèrent des impulsions de potentiel électrique », selon un article de la Royal Society Open Science.

Dans le cas des champignons, ces impulsions se manifestent sous la forme de groupes d’impulsions appelés « trains ».

Les humains sont capables de capturer ces trains à l’intérieur ou à l’extérieur des cellules. Les filaments, ou hyphes, qui forment le réseau de mycélium, peuvent s’étendre sur de grandes distances, établissant potentiellement des connexions entre les champignons souterrains. Ce processus pourrait transformer des écosystèmes entiers en un superorganisme semblable à ce que l’on voit dans le film Avatar.

Images crédits : Pixabay

Le professeur Andrew Adamatzky a observé précédemment que les champignons de type « huîtres » émettent des impulsions de deux durées différentes, environ 2,6 minutes et 14 minutes respectivement. Ces durées s’avèrent suffisantes pour établir un langage numérique rudimentaire. Bien que cela puisse rappeler les concepts de langage Entish du Seigneur des Anneaux, l’idée sous-jacente est que ces réseaux de mycélium pourraient transmettre de l’information par le biais de l’interaction d’impulsions et de trains d’impulsions, d’une manière similaire à celle des neurones.

En somme, cette découverte ouvre des perspectives fascinantes sur la communication électrique au sein du règne fongique, évoquant des parallèles intrigants avec les systèmes de communication dans les organismes animaux dotés de systèmes nerveux.

Adamatzky a précédemment démontré que les trains d’impulsions des champignons réagissent aux stimuli tels que le toucher, la lumière et les changements chimiques dans leur environnement. De plus, des indices laissent penser que la communication implique potentiellement les champignons et les plantes, étendant la portée au-delà d’une simple communication entre champignons. On suppose que ces signaux pourraient véhiculer des informations sur la découverte de ressources alimentaires abondantes ou de menaces, contribuant ainsi à la formation de réseaux de commerce.

Dans le cadre de sa nouvelle étude, Adamatzky a entrepris de tester quatre espèces de champignons pour déterminer s’ils utilisaient une même « langue ». Les résultats ont montré que chaque espèce présentait des différences significatives. Par exemple, certaines avaient des intervalles plus longs entre les trains d’impulsions, tandis que d’autres avaient une variété plus riche de séquences formant des « mots » à partir de combinaisons d’impulsions à haute et basse fréquence.

Pour traduire au moins une de ces « langues » fongiques en anglais, Adamatzky a entrepris de repérer les enregistrements de trains d’impulsions similaires les uns aux autres, pouvant être considérés comme représentant le même « mot » utilisé de manière répétée. Cette tâche est complexe, car même dans les langues humaines, des sons similaires peuvent revêtir des significations différentes.

Cependant, grâce à des méthodes d’analyse linguistique, Adamatzky a pu identifier des motifs récurrents de trains d’impulsions qui pourraient être assimilés à des « mots ». De plus, il a constaté que la distribution des longueurs de ces trains d’impulsions correspondait aux longueurs de mots dans les langues humaines. Cette similitude suggère que ces « langues » fongiques pourraient comporter des structures semblables à celles des langues humaines.

Les résultats de l’étude ont révélé que certaines espèces de champignons avaient des vocabulaires comprenant environ 50 « mots », bien que chaque espèce n’utilise fréquemment que 15 à 20 de ces « mots ». Schizophyllum commune, également connue sous le nom de « branchies fendues », s’est avérée avoir les « phrases » les plus complexes parmi les espèces étudiées.

Cependant, il convient d’être prudent quant à l’interprétation de ces découvertes en tant que véritable langage. Le Dr Dan Bebber de l’Université d’Exeter reste sceptique quant à cette idée, soulignant la nécessité de recherches et de tests plus approfondis.

Quoi qu’il en soit, Adamatzky tire déjà profit de ses découvertes sur les champignons. L’Université de l’Ouest de l’Angleterre à Bristol, où il travaille, construit actuellement un bâtiment doté de capteurs de champignons intégrés. Ces champignons réagiront aux variations de lumière, de température et de pollution, permettant ainsi au bâtiment d’ajuster ses conditions intérieures pour répondre aux besoins de ses occupants humains.

Adamatzky explique que le bâtiment agira comme un ordinateur massivement parallèle, contrôlant les équipements en fonction des conditions environnementales. L’utilisation de capteurs biologiques contribuera à économiser l’énergie nécessaire à la construction, au fonctionnement et au recyclage des dispositifs de détection, offrant ainsi une approche plus durable des bâtiments intelligents.

Source : .iflscience.com/

Publié par Laurent tourelle

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