in

Des chercheurs alertent sur la multiplication des pratiques domestiques néfastes : « Ce sera un problème croissant »

Des chercheurs alertent sur la multiplication des pratiques domestiques néfastes : « Ce sera un problème croissant » Dans de nombreuses régions à faible revenu du monde, un comportement inquiétant se développe, préoccupant scientifiques et experts en santé publique. Face à la raréfaction des combustibles abordables pour cuisiner et chauffer les foyers, de plus en plus de personnes brûlent du plastique, mettant gravement en danger leur santé.

Ce qui se passe

Phys.org a récemment publié un rapport basé sur une étude de l’Université Curtin, parue dans Nature Cities, qui détaille l’utilisation du plastique comme source de combustible. Les chercheurs appellent à des mesures immédiates pour enrayer ce phénomène dangereux.

L’étude a porté sur des communautés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, où de nombreux ménages à faibles revenus ne peuvent se permettre d’acheter des sources d’énergie plus propres comme l’électricité, le gaz ou même le bois.

En revanche, le plastique est largement accessible, car les déchets plastiques sont omniprésents dans ces régions. Par exemple, 13 % des ménages nigérians ont déclaré utiliser les déchets comme combustible pour cuisiner.

Pourquoi brûler du plastique est-il si nocif ?

La combustion du plastique libère des substances chimiques toxiques telles que les dioxines, les furanes et les métaux lourds. Ces polluants présentent de graves risques pour la santé, provoquant notamment des maladies pulmonaires, explique Bishal Bharadwaj, chercheur principal de l’étude.

En outre, ces substances ne se limitent pas à l’air : elles contaminent également le sol, l’eau et les aliments. En Indonésie, des chercheurs ont trouvé des niveaux dangereux de toxines dans des échantillons de sol et de nourriture, probablement liés à la combustion de plastique.

Le problème est d’autant plus préoccupant que la consommation mondiale de plastique ne cesse d’augmenter. Selon Bharadwaj, la situation devrait empirer : « Ce sera un problème croissant, étant donné que la consommation mondiale de plastique devrait tripler d’ici 2060 et que les inégalités vont s’aggraver avec l’urbanisation rapide et incontrôlée dans les pays en développement. »

Que fait-on pour freiner ce comportement ?

Les chercheurs reconnaissent qu’il n’existe pas de solution simple, surtout pour les populations vivant dans la pauvreté et dépourvues d’alternatives abordables pour cuisiner ou se chauffer.

« De nombreux gouvernements n’abordent pas efficacement ce problème, car il se concentre souvent dans des zones marginalisées comme les bidonvilles », souligne la professeure Peta Ashworth.
Parmi les pistes proposées figurent :

-l’octroi de subventions pour rendre les combustibles propres accessibles aux foyers les plus modestes ;

-une meilleure gestion des déchets pour limiter l’accumulation de plastique dans les quartiers précaires ;

-des campagnes d’information pour sensibiliser les communautés aux dangers de la combustion du plastique ;

-le développement de solutions de cuisson innovantes, peu coûteuses et adaptées aux contextes à faibles revenus.

Même dans les régions où l’accès à l’énergie propre est aisé, chacun peut agir en réduisant sa consommation de plastique : privilégier les marques engagées dans l’économie circulaire, choisir des alternatives sans plastique pour les produits du quotidien, et acheter des articles d’occasion permettent de limiter l’impact environnemental.

Partagez

Publié par Laurent tourelle

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les scientifiques observent des tendances alarmantes chez les grands mammifères : les animaux subissent des pressions croissantes…