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Les femmes pourraient être de meilleures chasseuses que les hommes, selon les dernières recherches

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L’idée que les hommes étaient des chasseurs et les femmes des cueilleurs est un vieux mythe qui perdure. De nouvelles recherches suggèrent que ce concept doit être abandonné. Un autre mythe populaire est que les hommes sont biologiquement supérieurs, plus forts, etc.

Bien que cette croyance ait une longue histoire et soit encore répandue, elle n’est pas fondée. Malgré la persistance de cette idée, il existe des différences biologiques moyennes incontestées entre les sexes. Bien que les caractéristiques favorables aux hommes attirent souvent l’attention, les femmes présentent également leurs propres différences, rarement discutées, qui pourraient, au final, les avoir rendues de meilleures chasseuses.

Des chasseurs virils et des cueilleuses féminines ?

L’image traditionnelle d’hommes virils chasseurs et de femmes féminines cueilleuses, souvent associée aux représentations préhistoriques, est profondément ancrée dans les stéréotypes et les idées fausses. Bien que largement acceptée, cette vision a été remise en question par des chercheurs tels que Cara Ocobock et Sarah Lacy.

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Toutes les images / Pixabay

Selon les travaux d’Ocobock, professeure adjointe au Département d’anthropologie et directrice du Laboratoire d’énergie humaine à l’Université de Notre Dame, l’idée d’un chasseur mâle biologiquement supérieur ne raconte pas toute l’histoire. Leur recherche, basée sur des données archéologiques et physiologiques, a révélé que les femmes préhistoriques non seulement participaient à la chasse, mais étaient également anatomiquement et biologiquement mieux adaptées à cette activité.

« Ce à quoi tout le monde était habitué », explique Ocobock, « c’est l’hypothèse que nous avions tous en tête et qui s’est concrétisée dans nos musées d’histoire naturelle. »

Les études récentes menées par Ocobock et Lacy montrent comment les femmes préhistoriques pouvaient être métaboliquement mieux adaptées aux activités d’endurance telles que la course à pied. Ces découvertes remettent en question les perceptions antérieures et suggèrent que les capacités et les modes de subsistance des populations préhistoriques étaient plus diversifiés et équilibrés entre les sexes que ne le laissaient supposer les représentations traditionnelles.

Avant de critiquer Ocobock et Lacy pour une prétendue tentative de réécrire l’histoire, il est important de souligner que la vision historique dominée par les hommes n’a jamais été la réalité. Comme l’exprime Ocobock, « Plutôt que de considérer cela comme un moyen d’effacer ou de réécrire l’histoire, nos études tentent de corriger l’histoire qui a effacé les femmes. »

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En ce qui concerne l’adaptation des femmes à la chasse, il est crucial de reconnaître que la vision traditionnelle ne rendait pas justice aux rôles diversifiés joués par les femmes dans les sociétés préhistoriques. La chasse, une activité physiquement exigeante, nécessitait souvent des périodes prolongées d’effort. Du point de vue métabolique, le corps féminin était mieux adapté à des activités d’endurance, essentielles pour épuiser les animaux avant la chasse elle-même.

Deux hormones, l’œstrogène et l’adiponectine, jouent un rôle crucial dans cette adaptation, se trouvant en plus grande quantité dans le corps féminin. Elles aident à moduler le glucose et les graisses, des éléments essentiels pour les performances sportives. L’œstrogène, en particulier, régule le métabolisme en encourageant l’utilisation des graisses stockées comme source d’énergie avant les glucides, prolongeant ainsi l’endurance et retardant la fatigue.

La structure physique des femmes s’est également avérée précieuse pour la chasse, avec des hanches généralement plus larges qui permettent une rotation facilitée, allongeant ainsi les pas. Selon Ocobock, cette capacité à faire des pas longs, qui sont métaboliquement plus efficaces, permet aux femmes d’aller plus loin et plus vite.

En considérant la physiologie humaine de cette manière, Ocobock souligne que les femmes peuvent être vues comme des marathoniennes, tandis que les hommes peuvent être comparés à des haltérophiles. Cette perspective offre un nouvel éclairage sur les rôles respectifs des hommes et des femmes dans les activités physiques, remettant en question les stéréotypes traditionnels.

Qu’en est-il des preuves archéologiques concernant la participation des femmes à la chasse préhistorique ?

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Des preuves substantielles existent déjà, démontrant que les femmes préhistoriques présentaient des blessures similaires à celles causées par la chasse, indiquant leur implication active dans cette activité.

Ocobock souligne que la vision de la chasse néandertalienne, souvent considérée comme rapprochée et personnelle, impliquait des chasseurs se plaçant fréquemment sous leurs proies pour les abattre. Les archives fossiles révèlent que hommes et femmes présentaient des blessures similaires, telles que des fractures, des marques de morsure et des blessures à la tête et à la poitrine causées par des coups de pied d’animaux, similaire aux blessures observées chez les clowns de rodéo modernes.

Les découvertes archéologiques au Pérou renforcent cette idée, avec des femmes chasseuses de l’Holocène enterrées aux côtés d’armes de chasse, suggérant l’importance de cette activité dans leur vie.

Il est également souligné qu’il n’y a aucune raison de croire que les femmes préhistoriques auraient abandonné la chasse pendant la grossesse, l’allaitement ou la parentalité. De plus, il n’y a aucune indication d’une stricte division sexuelle des tâches dans le lointain passé.

Le travail d’Ocobock et de Lacy revêt une importance particulière dans le contexte actuel où les questions de sexe et de genre sont examinées de près. Ocobock espère que ces recherches aideront à changer les idées préconçues sur l’infériorité physique des femmes, soulignant la nécessité de remettre en question les préjugés et d’éviter d’attribuer directement des capacités à une personne en fonction de son sexe ou de son genre.

L’étude est publiée dans American Anthropologist .

Publié par Laurent tourelle

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