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Le tout premier vol transatlantique au monde, alimenté exclusivement par du « carburant vert », vient de prendre son envol

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Le tout premier vol transatlantique au monde, alimenté exclusivement par du « carburant vert », vient de prendre son envol. Actuellement en cours entre Londres et New York, ce vol opéré par Virgin Atlantic utilise un avion Boeing 787 propulsé uniquement par 60 tonnes de carburant fabriqué à partir de déchets de graisses et de sous-produits agricoles. Le départ de l’aéroport de Londres Heathrow à 11h30 UTC marque une étape historique dans l’aviation, démontrant le potentiel des carburants d’aviation durables (SAF) alors que l’industrie s’efforce de réduire son empreinte carbone.

Bien que le vol soit prévu pour arriver à l’aéroport JFK de New York à 14h40 HE, il ne transporte pas de passagers commerciaux ni de fret. Cependant, la présence notable de personnalités telles que le fondateur de Virgin Atlantic, Sir Richard Branson, le directeur général de la compagnie aérienne Shai Weiss et le ministre britannique des Transports Mark Harper souligne l’importance de cet événement.

Les carburants d’aviation durables sont considérés comme une transition vers des vols véritablement durables, bien qu’ils émettent encore du carbone lors de leur combustion.

Néanmoins, leurs émissions totales au cours de leur cycle de vie sont estimées à environ 70 % inférieures à celles des carburéacteurs conventionnels. Actuellement, de nombreuses compagnies aériennes utilisent un mélange de carburant traditionnel et de SAF, bien que le coût élevé de ces derniers signifie qu’ils ne représentent actuellement qu’environ 0,1 % du carburant d’aviation utilisé dans le monde.

Le carburant durable utilisé dans le vol Virgin Atlantic actuel est fourni par Air BP et Virent.

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Il est composé de 88 % d’esters et d’acides gras hydrotraités (HEFA) et de 12 % de kérosène aromatique synthétique (SAK), dérivé des déchets de la production de maïs. Avant le décollage, le secrétaire britannique aux Transports, Mark Harper, a déclaré que ce vol historique, alimenté à 100 % par du carburant d’aviation durable, démontre la possibilité de décarboner les transports tout en permettant aux passagers de continuer à voler à leur convenance.

Le PDG de Virgin Atlantic, Shai Weiss, a souligné que ce vol prouve que le carburant d’aviation durable peut être un remplacement sûr et immédiat du carburéacteur fossile, représentant la seule solution viable pour décarboner l’aviation long-courrier. Actuellement, l’industrie aéronautique contribue de manière significative aux émissions mondiales de carbone, représentant entre 2 et 3 % du total. L’objectif crucial de parvenir à un vol net zéro d’ici 2050 est au cœur des préoccupations environnementales.

Dans le cadre de ses efforts pour atteindre cet objectif, le gouvernement britannique envisage d’imposer aux compagnies aériennes l’utilisation d’au moins 10 % de SAF d’ici 2030. Cependant, cette approche est critiquée par certains militants écologistes. Magdalena Heuwieser, du groupe de défense Stay Grounded, considère le vol d’aujourd’hui comme une « distraction de greenwashing », soulignant que les alternatives aux carburants ne sont pas suffisamment évolutives pour éviter les impacts climatiques. Elle insiste sur la nécessité de réduire la consommation de carburéacteurs fossiles en réduisant autant que possible les vols.

Le Dr Guy Gratton, professeur agrégé d’aviation et d’environnement à l’Université de Cranfield, ajoute que la production de la majorité des besoins en carburant de cette manière n’est pas réalisable en raison du manque de matières premières nécessaires. Même si c’était possible, ces carburants ne seraient pas véritablement « zéros nets ».

Pour parvenir à une décarbonation réelle de l’industrie aéronautique, il sera essentiel de dépasser les carburants d’aviation durables (SAF) et de développer des alternatives neutres en carbone, telles que les carburants électroniques.

Ces derniers sont produits à partir de l’émission de carbone capturée et d’hydrogène. Bien que ces carburants émettent du carbone lors de leur combustion, la quantité émise est équivalente à celle retirée de l’atmosphère au cours du processus de fabrication, ce qui signifie que leur impact global est neutre.

Le vol historique d’aujourd’hui survient à un moment crucial, alors que les leaders mondiaux se réuniront jeudi pour entamer le sommet sur le climat COP28 à Dubaï. Comme toujours, l’aviation devrait être un sujet de discussion majeur lors de cet événement, qui vise à obtenir des engagements de réduction des émissions de la part des gouvernements du monde entier.

Publié par Laurent tourelle

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